Afresco, Atelier Fresque, Bennequin Philippe


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Notes sur la technique

Enseignement et études d'art > Technique de la fresque

Notes sur la technique de la Fresque:

(Extrait de "L'art de la fresque" par Costin PETRESCO, Professeur à l'académie des beaux arts de Bucarest)

"On sait que la pierre à chaux élimine dans le four son acide carbonique et devient ensuite un oxyde de calcium (CaO). Ce corps, éteint dans l'eau, y prend une molécule d'eau et devient un hydrate de calcium, Cao+H2O=Ca(OH2). Sous cette nouvelle forme, et peu à peu, il reprend à l'atmosphère l'acide carbonique ou bioxyde de carbone dont il avait été séparé par la cuisson, et il tend à redevenir ce qu'il était auparavant, un roc, un marbre compact, tel que la nature l'avait fait primitivement, Ca(OH2)+CO2=CO3Ca+H2O."


L'alchimie de la fresque

(Extrait d'une conférence "L'alchimie de la fresque" par Albert LENORMAND, Professeur à l'école nationale supérieure des beaux arts de Paris.)

"Le mot "fresque" vient de l'italien
"fresco", qui veut dire frais. Il sagit pour l'artiste de peindre contre un mur son sujet sur un enduit frais composé de sable, de chaux et d'eau.
Les couleurs minérales, à base d'oxyde métallique se fixent donc sur la matière encore molle par une puissante réaction de l'abondant hydrate de calcium de l'enduit qui par évaporation tend a sortir à la surface où il trouve l'acide carbonique de l'air avec lequel il se combine; il fait corps avec lui, produisant une sorte de pellicule cristalline insoluble qui n'est autre que du silicate de chaux, c'est à dire une croûte transparente qui fixe pour toujours la couleur déposée et l'isole.
Au contact de l'air, cette combinaison des oxydes métalliques avec l'hydroxyde de calcium et de l'acide carbonique produit une matière qui ne cesse de durcir et devient assez rapidement un marbre de même nature que ces roches sans âge provenant des transformations géologiques au cours desquelles des oxydes de différents métaux se sont infiltrés dans la matière calcaire pour se faire avec elle tantôt pétrir, tantôt brûler, tantôt fondre par la chaleur du brasier cosmique, tantôt éteindre par les inondations diluviennes. Ce sont ces différentes phases convulsives naturelles qui ont donné naissance aux divers marbres colorés. La variété et la profusion des tonalités de ces marbres ne tiennent qu'à la diversité des minéraux infiltrés.

Au moment de l'exécution d'une fresque on assiste donc au même processus chimique avec cette seule différence que les interventions naturelles des oxydes métalliques ne s'insinuent plus dans le calcaire par hasard, mais selon la volonté de l'artiste.
La technique du lissage de la fresque pendant son exécution favorise le travail par couches de glacis successifs. C'est grâce à ce moyen naturel spécifique à la fresque que l'artiste obtient des effets de transparence inégalés par les autres techniques.
Comme en chromatologie, ce procédé est dit "additif" par ce qu'il ajoute de la lumière à la couleur. Ceci n'exclut pas d'utiliser aussi le procédé "soustractif" qui a l'inconvénient d'entourer la couleur lorsque l'on mélange les matières colorées."


L'étude des techniques picturales

(Extrait de "L'étude des techniques picturales" par Alain DANDRAU, école française d'Athènes.)

"....La véritable peinture à fresque
(buon fresco) nécessite l'usage de pigments (par opposition aux colorants). Ceux-ci sont appliqués sur l'enduit encore frais, autrement dit humide, de manière à ce que qu'ils soient fixés par carbonatation. Ils se trouvent alors enrobés dans la cristallisation de calcite, devenant partie intégrante du substrat calcaire. Le phénomène particulier de prise propre à la fresque sous-entend que l'enduit soit à base de chaux, dont la pureté doit être supérieure à 80% afin de permettre la carbonatation..... Le phénomène de carbonatation se produit toujours de la surface vers l'intérieur de l'enduit,..... c'est l'hydroxyde de calcium dissous qui migre vers la surface à travers la couche picturale.....Ainsi dans le cas d'une fresque, le calcium (Ca) est présent dans toute l'épaisseur de l'enduit, sans qu'aucune limite nette de diffusion soit perceptible entre la couche support et la couche picturale.


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